Être éleveur de vaches laitières est un métier qui demande d’être disponible pour ses animaux. Quotidiennement en contact avec son troupeau, l’éleveur veille à la bonne santé et au bien-être de ses bêtes. Cela passe notamment par une bonne alimentation et un bon entretien des étables et des prairies.

L’éleveur laitier a des connaissances en biologie, car il assure la meilleure ration alimentaire possible pour son troupeau afin de veiller à la fois au bien-être de l’animal et à une retombée économique intéressante pour la production de lait. Il a des notions digne d’un vétérinaire, pour le soin quotidien qu’il apporte à son troupeau. Etre au contact des vaches au quotidien, apporte une connaissance et une vigilance de l’éleveur, mais lorsque les soins sont importants, l’éleveur ne peut se substituer au vétérinaire. La mécanique n’est presque plus un secret pour un éleveur, car au-delà de savoir conduire un tracteur, outil indispensable pour le travail des champs, il faut aussi souvent savoir l’entretenir voire le réparer à moindre coût.

Le métier d’éleveur nécessite aussi de gérer les ventes de bétails et achats de denrées alimentaires. L’éleveur est un chef d’entreprise à part entière qui doit également assurer le suivi administratif de son exploitation.

 

I) Comment devenir éleveur bovin ?


1.     Qu’est-ce qu’un éleveur bovin ?

Un éleveur de bovins en France est une personne qui gère une exploitation bovine de races mixtes, laitière ou à viande. Devenir éleveur bovin ne s’improvise pas du jour au lendemain. Pour exercer le métier d’éleveur bovin, il faut être passionné, aimer la campagne et être observateur et attentionné envers ses animaux. Toutes ces qualités sont nécessaires pour repérer le moindre souci que le troupeau pourrait avoir. Pour devenir éleveur bovin, différentes formations sont requises en fonction de votre situation et de vos objectifs de production.

Le quotidien d’un éleveur bovin est fait de tâches variées et passionnantes qui ne laissent pas de place à l’ennui.

 

2.     Quel est le quotidien d’un éleveur bovin ?

Il faut se lever tôt quand on a la responsabilité d’un troupeau. La première tâche qui attend un éleveur bovin est de faire le tour de tous ses animaux. Il vérifie que ses vaches aient tout le nécessaire : eau, nourriture (fourrages ou compléments alimentaires), paillage, tout ce qu’il faut pour se sentir bien. Au cours de la journée l’éleveur bovin s’occupe du bien-être de son troupeau à l’étable mais aussi dans les prairies qui entourent l’exploitation.

Être éleveur, c’est être constamment à l’écoute de ses vaches. Ainsi, il repère rapidement les animaux malades ou accidentés au premier coup d’œil. Il intervient alors pour donner les premiers soins et ainsi faire en sorte que ses animaux soient en bonne santé. Des traitements naturels aux équipements adéquates, sans oublier l’aide du vétérinaire, l’éleveur dispose d’un large panel de moyens pour prendre soin de son troupeau.

L’éleveur vit aux côtés du troupeau à toutes les saisons et dans toutes les situations. Lors des vêlages, il veille à ce que la vache réussisse à mettre bas dans de bonnes conditions. Il n’intervient qu’en cas de besoin et parfois avec l’aide d’un vétérinaire si la mise-bas se complique.

À la naissance du veau, il faut accompagner l’animal pour vérifier qu’il soit bien allaité par sa mère. Il est indispensable pour le veau de boire le premier lait appelé « colostrum » car il contient des éléments qui permettront au veau d’avoir une bonne immunité transmise par la mère. Il arrive parfois que la vache rejette le petit. Dans ce cas, c’est à l’éleveur de prendre le relais et d’allaiter le veau au biberon ou bien de trouver une autre vache qui accepte d’être tétée. . Le nouveau-né est nourri toutes les 4 heures et l’éleveur se charge de lui donner tous les soins nécessaires à sa survie et veille à sa bonne intégration dans le troupeau.

 

De nos jours et dans le modèle de polyculture-élevage que l’on retrouve dans notre région, les éleveurs bovins produisent une grande partie du fourrage nécessaire à l’alimentation du troupeau pendant l’hiver. Ainsi, en plus des animaux, l’éleveur gère les prairies, les cultures et leurs récoltes. Dans la zone allant des Alpes au Massif Central, les troupeaux bénéficient de conditions exceptionnelles permettant de vivre dans des prairies vallonnées et peu exploitables par l’homme en dehors de l’utilisation en prairie. Les vaches entretiennent et sauvegardent la biodiversité  de ces terroirs. 

Enfin, tout éleveur est un véritable chef d’entreprise. Il doit gérer une partie administrative sur les achats et ventes des biens nécessaires au bon fonctionnement de son exploitation agricole. C’est une mission primordiale dans son quotidien qui permet à son exploitation de vivre et de grandir.  


C’est grâce aux compétences théoriques et pratiques acquises en formation que l’éleveur est capable de gérer tous les aspects de son exploitation et d’apporter les soins nécessaires à son élevage. Voyons désormais les spécificités du métier d’éleveur de vache laitière.


II) Comment devenir éleveur de vache laitière ?

L’éleveur de vache laitière peut faire le choix entre se consacrer uniquement à l’élevage laitier ou pratiquer la polyculture-élevage. Cette dernière est une forme d’agriculture intégrée qui associe une à plusieurs cultures et l’élevage. Ce système favorise une certaine autonomie pour l’éleveur vis-à-vis des intrants (aliments pour le bétail, fertilisants…). Les éleveurs laitiers pratiquant la polyculture-élevage produisent en moyenne plus de 90% de l’alimentation nécessaire pour leurs vaches (céréales, foins…) ce qui leur permet de faire des économies et de préserver l’environnement en évitant du transport pour l’alimentation de leurs animaux.

Avant de rentrer en détails dans les missions des éleveurs, de leur quotidien et de leurs missions, définissons avant tout ce qu’est réellement un élevage dit laitier.

1.     Qu’est-ce qu’un élevage laitier ?

Par définition, un élevage laitier est une activité d’élevage qui visent à produire du lait à partir d’un élevage bovin, ovin ou caprin. Dans notre cas, c’est l’élevage laitier bovin qui nous intéresse.

Dans un élevage laitier, on retrouve évidemment des races de vaches laitières, mais on peut aussi retrouver des vaches de races mixtes. Les 2 peuvent cohabiter. Les deux races se distinguent par leurs différences de rendement en lait. Les races laitières sont des vaches à haut rendement de lait et sont les plus répandues en France. Les races mixtes produisent un peu moins de lait, mais elles sont aussi bien réputées pour leur lait que pour leur viande.

Avant de se lancer dans l’aventure de l’élevage laitier, il y a plusieurs choses à savoir pour ne pas brûler les étapes. Capital, production, vente, on vous dit tout !

 

2.     Les étapes pour devenir éleveur de vache laitière 

a)     Comment devenir éleveur bovin avant le bac ?

Que ce soit une vocation découverte tôt dans l’enfance ou plus tardivement, les compétences nécessaires à l’exercice du métier d’éleveur bovin peuvent s’acquérir à tous moments du parcours professionnel.

Avant le bac, il est déjà possible de devenir éleveur bovin. Pour cela, l’élève peut se spécialiser dès la classe de 5ème, vers une 4ème puis une 3ème de l’enseignement agricole. Par la suite, il pourra passer un CAPA (Certificat d’Aptitudes Professionnels Agricole) option Production Agricole, spécialité Productions Animales. Cette formation dure deux ans et peut-être effectuée en lycée agricole ou en Maison Familiale et Rurale (MFR).

 

b)     Comment devenir éleveur bovin au niveau BAC ?


Avec un CAP/CAPA, il est possible de poursuivre les études dans l’enseignement agricole. Le baccalauréat se prépare en 3 ans.

Il existe différents types de bac permettant de devenir éleveur bovin :

·       Le Baccalauréat Professionnel de Conduite et de Gestion de l’Exploitation Agricole, option Productions Animales semble le plus adapté pour démarrer sur une exploitation après l’obtention du diplôme.

·       Les Baccalauréat Technologique STAV (Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant) ou STAE (Sciences et Technologies de l’Agronomie et de l’Environnement) sont des diplômes qui s’effectuent en deux ans après une seconde générale ou technologique. Ils permettent aussi de s’installer dans une exploitation agricole une fois l’obtention du diplôme.

Dans le cas où l’élève a effectué une filière générale, une spécialisation peut intervenir après le baccalauréat. Au moment du choix de l’orientation, c’est sur Parcoursup qu’il peut choisir l’enseignement agricole pour la suite de ses études.

 

c)     Comment devenir éleveur bovin après le BAC ?

Il est possible de compléter le baccalauréat en poursuivant par différents cursus afin de se spécialiser davantage. Voici les choix envisageables pour devenir éleveur bovin ou responsable d’exploitation :

·       BTSA (Brevet de Technicien Supérieur Agricole)option Conduite de Productions Agricoles, spécialité productions animales. (bac +2)

·       Licences professionnelles agricoles spécialisées (bac +3)

·       Ecoles d’ingénieurs agricoles et agronomes (bac +5)

Une fois les études terminées, plusieurs choix sont possibles :

·      Devenir salarié, responsable d’une exploitation agricole

·      Créer sa propre exploitation et gérer son élevage bovin.

Pour devenir agriculteur, le futur éleveur doit suivre une formation au minimum jusqu’à ses 16 ans. Par la suite, l’étudiant est libre de poursuivre ou non avec les différents cursus évoqués ci-dessus pour acquérir de nouvelles compétences professionnelles et améliorer son niveau de formation.

L’éleveur bovin peut également diversifier ses compétences et se perfectionner au cours de sacarrière grâce à la formation continue.

 

Pour installer son exploitation agricole, des démarches administratives sont à réaliser auprès des institutions et syndicats agricoles de la région où se situe le terrain ou l’exploitation. Il faut aussi effectuer ces démarches après l’installation concernant les assurances ou l’enregistrement auprès du centre des impôts par exemple.

La formation continue est aussi accessible à toutes les personnes qui souhaitent se reconvertir et exercer la profession d’éleveur bovin.

 

d)     Comment se former ou se reconvertir pour devenir éleveur bovin ?

En reconversion professionnelle ou sans qualification professionnelle, il est possible de devenir éleveur bovin grâce à la formation continue.

Elle permet d’acquérir de nouvelles compétences, de se spécialiser ou même d’acquérir un diplôme reconnu par l’Etat.

Suivant la situation, il existe deux types de formations : 

> Les formations qualifiantes durent de quelques jours à un an. Les formations courtes sont dispensées par la Chambre d’Agriculture de sa région ou un centre de formation agricole pour adulte. Les formations plus longues permettent de se spécialiser davantage dans l’approche d’un futur métier. Les formations qualifiantes ne délivrent pas de diplôme mais sont néanmoins complémentaires à un diplôme agricole. Ces formations qualifiantes présentent l’avantage d’acquérir, d’accroitre ou d’actualiser ses connaissances et compétences et de s’adapter aux évolutions. Cela permet de se préparer à un changement d’activité.

> Les formations diplômantes s’adressent aux personnes qui ont le besoin d’acquérir un diplôme agricole pour exercer un métier agricole ou aboutir à un projet professionnel. Cette formation permet ainsi de préparer et obtenir le même diplôme que ceux délivrés en formation initiale (Baccalauréat professionnel, BTSA…) et peut se faire en établissement ou par correspondance Ce cursus de 7 à 10 mois est similaire à un cursus initial et permet d’obtenir les connaissances nécessaires pour travailler en élevage agricole.

Dans le cas où une personne a déjà exercé une fonction agricole d’au moins 3 mois, elle peut demander à valider ses compétences avec la Validation des Acquis de l’Expérience.

La chambre d’agriculture est le contact à privilégier pour toute personne souhaitant recevoir plus de détails. Dans tous les cas, avant de s’installer et de produire du lait, il est nécessaire de prendre contact avec différents organismes agricoles comme la chambre d’agriculture de sa région ou à d’autres organismes d’aide à l’installation comme la DRAAF, le conseil régional, l’INpact ou l’ODASEA par exemple.

Quel que soit l’âge, la profession ou le parcours réalisé, le métier d’éleveur bovin est ouvert à toutes personnes motivées et prêtes à s’investir dans un métier passionnant ancestral, qui nourrit les hommes depuis des millénaires mais qui a également su évoluer avec les progrès techniques du XXIème siècle.

 

 

e)     Un capital important est nécessaire pour devenir éleveur laitier

C’est la première chose à prendre en compte avant de s’installer. En agriculture, pour créer une ferme ou s’installer dans une ferme déjà existante, il faut avoir un capital. En effet, les terres, les bâtiments et le troupeau constituent les moyens de production qu’il va falloir acheter.

C’est le cas en élevage de vaches laitières, tout comme pour les autres types d’élevage ou encore en production végétale. Cet apport sert à investir dans un bâtiment et une salle de traite avec les équipements et machines nécessaires à la vie de l’exploitation. Il faut effectivement avoir conscience de l’investissement financier qu’une installation en élevage laitier implique, sans pour autant que cela soit une barrière insurmontable car plusieurs organismes ont vocation à aider les personnes qui souhaitent s’installer en exploitation agricole.

Que ce soit d’un point de vue technique, sur le choix des terres et du troupeau par exemple, ou d’un point de vue administratif et financier, il existe des aides à l’installation et au montage de dossiers. Pour tout projet, il faut se faire aider des partenaires agricoles pour mettre toutes les chances de son côté.

 

f)    L’éleveur, son environnement et la filière laitière

L’éleveur laitier va s’assurer d’apporter tous les soins nécessaires à ses vaches. Premièrement parce que c’est l’essence même de son métier et de sa passion, deuxièmement parce qu’une vache en bonne santé  va produire du lait de qualité en bonne quantité. Deux points importants pour la valorisation du lait dans la chaine alimentaire.

L’environnement du troupeau influe sur la productivité des vaches et qualité du lait. En Auvergne-Rhône-Alpes, nos paysages sont particulièrement riches et les pairies apportent de très bons nutriments dans l’alimentation du troupeau. Cet apport positif est réciproque car les vaches, en broutant de l’herbe et en fertilisant le sol, contribuent à la protection et entretien des paysages et de la biodiversité. Cet environnement favorable d’Auvergne-Rhône-Alpes se ressent dans la qualité du lait. C’est aussi une des raisons de la grande diversité de fromages et produits laitiers fabriqués sur le territoire.

Outre l’environnement dans sa définition paysage et biodiversité, l’environnement et quotidien de l’éleveur est composé de nombreux partenaires de la filière laitière. Des conseillers sur l’alimentation des vaches, la gestion des prairies et cultures, de la laiterie et du contrôle laitier, etc… de nombreuses personnes gravitent autour d’un élevage laitier.

La filière laitière se poursuit avec la récolte du lait qui est prélevé à la ferme par le chauffeur ramasseur de lait pour être transporté dans un camion-citerne et ensuite stocké. Le chauffeur-ramasseur réalise des analyses de lait directement sur place, et des prélèvements pour analyse du lait en laboratoire par la suite. Il fait alors le lien entre l’éleveur laitier et l’organisme de stockage et transformation du lait.

C’est un devoir pour la filière laitière d’apporter un lait sain et de qualité pour le consommateur. Ce lait est contrôlé à chaque étape de la chaîne laitière par des laboratoires interprofessionnels laitiers selon les normes d’hygiène européennes.

Ensuite, le lait continue son chemin vers les étapes de transformation qui font appel à différents métiers de la filière laitière. Artisanaux ou industriels, ce sont de multiples savoir-faire qui s’expriment pour satisfaire aussi bien les règles de sécurité et d’hygiène que les papilles de tous les amoureux du lait et des produits laitiers.

De l’installation à la vente du lait en passant par la vie du troupeau, être éleveur laitier est un métier passionnant qui lie patience et bienveillance. C’est également un métier où l’homme est immergé dans son environnement. Il est en contact avec la terre, par tous les temps. L’éleveur, qu’il choisisse un élevage mixte ou laitier, polyculture-élevage ou non, il a la liberté de trouver son équilibre pour parvenir à un rendement adéquat et durable.