En cette première semaine du merveilleux nouveau mois de Juinembre 2016, nous vivons vraiment une époque formidable !

La prospérité, l’humanisme et la cohésion nous unissent tous dans un bien-être social universel ou l’essence bio coule à flot laissant une douce odeur de lilas au bord des autoroutes, le tout sous un soleil réconfortant.

Non j’déconne.

Il pleut 9 jours sur 10, y a eu une pénurie d’essence, et le peuple revendique des causes perdues dans les rues auprès de sourdes oreilles haut placées.

Alors comment doit-on réagir face à tant de vide dans notre verre (de lait) alors que les coupes elles, sont déjà pleines ?

Doit-on se satisfaire de ce que nous avons, nous réjouir du fait que cela pourrait être pire ?

Le pire et bien peut-être qu’il est encore à venir car les Américains sont en train de remettre en question nos AOP (et IGP) et demandent le droit de commercialiser en France leurs produits laitiers sous les mêmes appellations que les nôtres et laisser les consommateurs choisir… Vous pourriez donc tout aussi bien vous retrouver à acheter du Parmesan de Californie ou un Camembert de l’Utah, réalisés de façon on ne peut plus mécanique et tout cela bien sûr sans aucun lait cru.

Alors quoi ? Vu que le peuple précédemment cité, n’arrive plus à joindre les 2 bouts (de fromage) une partie de la population va probablement être contrainte d’ acheter ces sous-produits, du coup nos artisans fromagers et autres acteurs de la filière, des PME, des passionnés vont connaître (encore) une crise…

Alors nous aussi, puisque le temps est aux contestations, continuons ensemble de consommer des produits régionaux, des produits qui portent en eux leurs histoires, et l’histoire de ceux qui ont transmis ces savoir-faire.

Chaque fromage est unique parce qu’au delà des hommes qui les ont créés, ils sont aussi le fruit d’une géographie propre.

Donc consommer un Roquefort du Montana ou un Champagne du New Jersey cela n’a pas de sens ! Laissez-nous nos appellations !

Ne tirez pas vers le bas ce qui fait l’Excellence, car lorsqu’elle celle-ci ne sera plus, que restera-t-il à copier ?

 

Camille.