Découvrez la Chèvre provençale

La Provençale est originaire de Provence, et plus exactement de la “Provence des collines”. Elle demeure dans l’élevage toute l’année, et ne suit pas les cheptels ovins qui transhument dans les estives tout comme c’est le cas de la chèvre du Rove.

Auparavant animal secondaire dans les fermes ovines, son lait était destiné à nourrir les agneaux “sans mère” (jumeaux, orphelins, etc.) et la chèvre Provençale servait à pourvoir aux besoins en protéines animales des foyers par sa production de lait et de fromage, à une période où la viande était uniquement consommée pour les grandes fêtes. Le surplus était quelquefois commercialisé sur les marchés locaux, ce qui assurait une source de revenus importante pour ces familles.

Cette espèce a été très fortement menacée à compter des années 1970 et 1980 par la baisse constante de ses effectifs, et en 1990, on ne dénombre pas plus de 200 chèvres provençales de pure race. Pour la sauvegarder, une association d’éleveurs passionnés est alors créée. Le plan de sauvegarde de celle-ci à porté ses fruits, et bien que la race ne soit pas encore totalement sauvée, on recense aujourd’hui 2 000 bêtes dans une trentaine d’élevages. Ces chiffres croissants permettent à la race d’être reconnue officiellement par le ministère de l’Agriculture dès le début des années 2000.

L’avenir de la race semble en bonne voie grâce à un regain d’intérêt pour cette race en installation caprine fromagère fermière dans la région PACA.

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Description de la Chèvre Provençale

On estime la pureté d’une chèvre Provençale avant tout grâce à son histoire et à ses origines. Dans le standard de la race, il existe une grande diversité de phénotypes (aspect). Certains critères, trop caractéristiques d’autres races, sont à exclure (exemple : les cornes de Rove, ou la robe chamoisée comme celle des alpines), alors que d’autres sont à rechercher (poils longs sur le dos et les cuisses, longues oreilles pédonculées, chanfrein droit ou busqué, …). Ce sont en règle générale des bêtes plutôt grandes, bien charpentées, avec une tête épaisse et de grandes et des oreilles tombantes et plissées de préférence. Elles ont fréquemment un poil assez long sur le dos et sous le ventre.

Sa robe est de couleur très variable, le plus souvent noire ou chocolat. Le patron de couleur peut être eumélanique et feu (appelé “aubarine”), mantelé (présence de 2 couleurs sur le corps l’une à l’avant et l’autre à l’arrière), il peut y avoir présence de panachures (présence de grandes plages de blanc sur le corps), rouan ou gris (mélange de poils blancs avec du noir (gris) ou du rouge (rouan)). Elle est identifiable par ses cornes triangulaires et arquées ou en lyre.

La femelle pèse entre 45 et 55 kg et le mâle entre 70 et 90 kg.

La chèvre provençale est de grand format pour une race de chèvre locale, avec une taille adulte de 74 cm en moyenne (de 57 à 83 cm) et une longueur de dos identique (plus de variabilité, de 41 à 91 cm). Le tour de poitrine varie entre 66 et 108 cm.

La chèvre provençale est une espèce à vocation laitière, qui possède une production plutôt intéressante qui se situe à une moyenne de 497 kg par lactation de 247 jours pour les bêtes inscrites au contrôle laitier. Par ailleurs, elle manifeste son potentiel plutôt tardivement, en général à compter de la 3ème lactation, et possède une très bonne longévité de production. Son lait possède des taux tout à fait corrects, avec un taux protéique de 30 g/kg en moyenne. Elle présente donc un intérêt fromager, et la race a été intégrée dans le cahier des charges de l’AOC Banon.

 

Un chèvre avec un fort potentiel laitier

La chèvre provençale a été inscrite dans le cahier des charges du syndicat des producteurs de banon. Intégrée dans un système fromager avec des parcs ou des pâturages dans les régions sèches, et un apport limité de concentrés, son usage est viable économiquement. Il semble que la Provençale est une chèvre avec un fort potentiel laitier comparé aux autres races locales, que ce potentiel se manifeste tardivement (à partir de la troisième lactation), et que celle-ci possède une bonne longévité de production.

La Provençale utilise au mieux les terrains de parcours et les parcs de sa région, très sèche en été, et exploite au mieux la végétation assez pauvre, constituée en particulier d’arbustes et de certaines plantes résistantes à la sécheresse telle que l’aphyllanthe de Montpellier.

Où la rencontrer ?

Le véritable berceau de la race se trouve dans la “Provence des collines”, et demeure fidèle à cette région où elle est toujours principalement présente. C’est pourquoi le département des Alpes-de-Haute-Provence regroupe la plupart des effectifs. On peut également constater la présence d’une espèce de la race dans la vallée de la Roya et de quelques cheptels dans les Alpilles 4.

Le saviez-vous ?

Le banon, ce fromage de chèvre provençal, est apparu suite au besoin des familles de Haute-Provence de manger des protéines en hiver. Pour cela, les bergers pliaient leurs tomes dans des feuilles de châtaignier. Cette méthode conservait le fromage moelleux et parfaitement comestible en hiver, lorsque les chèvres se tarissaient. De plus pour obtenir un fromage doux et moelleux malgré un climat sec et chaud, il suffisait de recourir à la technique du caillé doux (caillé à coagulation rapide ou caillé présure), spécifique au Banon.

Pour de plus amples informations sur la Chèvre Provençale, n’hésitez pas à visiter ce site :

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Crédits photos : Association pour la sauvegarde de la Chèvre Provençale