Découvrez la Hérens

La race d’Hérens est la vache de montagne par excellence. Sa silhouette et sa morphologie témoignent de son adaptation aux différents systèmes d’élevage de la très haute montagne

La race d’Hérens (prononcer érein) ou eringer en allemand, est une race bovine suisse originaire du Val d’Hérens, en Valais.

La vocation principale de la race d’Hérens demeure la production de lait et la fabrication de fromage. La Raclette en Suisse, la Fontine dans le Val d’Aoste sont des fromages élaborés en grande partie avec du lait d’Hérens. 

Les éleveurs de la race vous diront : “L’Hérens est bien davantage qu’une vache”.  Elle possède une grande intelligence et tisse des liens très forts avec ses éleveurs. La reine, la 1ère d’entre elles, dirige et sécurise le cheptel. En montagne, l’Hérens est convoitée par les éleveurs de diverses autres races, notamment pour conduire les vaches sur les plus hautes pâtures ou pour les protéger en cas de mauvais temps

En été, les estives étaient communes et les différents élevages étaient rassemblés. Les bergers y observaient la hiérarchie au cœur du groupe et en particulier le positionnement de la vache la plus dominante : la reine. C’est de là que sont nés les célèbres combats pour lesquels la race d’Hérens est aussi réputée. Les combats, non dangereux et non sanglants, existent dans toutes les races mais chez les Hérens, ils sont surtout valorisés et particulièrement codifiés. Au printemps ou en automne, les bêtes sont réunies pour des compétitions d’une journée, à la suite desquelles la reine est en général désignée. 

Elle fait partie de la lignée des pies rouges des montagnes et elle rappelle beaucoup l’évolene qui est en quelque sorte une Hérens pie rouge. La Hérens des Alpes est originaire du Val d’Hérens, dans le Valais (Suisse), où, en tant que montagnarde aux pattes courtes, elle grimpe aisément à une altitude de 3 000 mètres. Ses pères étaient déjà présents en Valais vers 3000 avant J.-C. comme en témoigne un morceau de crâne découvert sur le site archéologique de Sion-Saint-Guérin (Chaix 1986). En 1859, la race d’Evolène, dénommée pour la première fois en 1861 sous la qualification de race d’Hérens, est citée pour la 1ère fois dans les registres de concours. 

Autrefois répandus en Valais, les effectifs de l’Hérens des Alpes (également nommé “Valais”, ou “Eringer” en allemand) ont subi une forte baisse dans les années 1950, lors de l’exode des populations rurales qui a fait fuir de plus en plus d’éleveurs. De nos jours, elle tient sa survie en bonne partie des combats de cheptels traditionnels, et de ses amateurs irréductibles, qui ne souhaiteraient pour rien au monde changer de vaches. Moins performante en production laitière que les races Simmental, Montbéliarde, Tarentaise ou Abondance, elle survit pour le côté folklorique des bagarres pour déterminer la reine du troupeau.

C’est une véritable attraction au cours du mois de mai, avant les ascensions à l’alpage. Une exploitation pilote a été installée à Vétroz, dans le Valais, où la totalité du troupeau est constituée d’Hérens, une moitié pour la production de lait, avec une moyenne de 15 litres de lait par jour, et la deuxième moitié pour les combats de reines. De très nombreux agriculteurs alpins attachent de l’importance à avoir dans leur troupeau une ou deux vaches de combat. Cependant, chez les fabricants français de fromage AOC, elles ont totalement disparu. En fait, seules les vaches de race Tarentaise, Abondance ou Montbéliarde sont autorisées. Les vaches noires sont interdites pour éviter le “camouflage” des Holsteins.

Black,Cow,Of,Hã©rens,With,Bell

Description de la Hérens

Sa robe est unicolore, rouge foncé ou noir, châtain. Sa tête est à la fois large et courte, surplombée d’un petit chignon un peu plus clair et de deux cornes en forme de guidon de vélo aux extrémités noires.

Elle a une encolure puissante et un large front, une poitrine profonde. Ses pattes sont courtes, au point d’en faire une vache très trapue (1m20 au garrot).

Sa corpulence musclée, ses jambes courtes, son centre de gravité bas, ses pattes sèches et solides, ses sabots noirs lui garantissent une très grande capacité de mobilité. Elle peut exploiter les pâturages d’altitude les plus élevés tout en se déplaçant sur de grandes distances et sur les sols les plus difficiles.

Ces vaches génétiquement orgueilleuses et souples sont pourvues d’une belle musculature, de cornes solides et d’un cuir épais.

La quantité de lait produite par les cheptels contrôlés se maintient aux alentours de 3 200 kg. Les troupeaux les plus performants parviennent à une moyenne de + de 4.000 kg de lait et quelques vaches franchissent la barre des 5.000 kg de lait par lactation

Où la rencontrer ?

Vache de montagne par excellence, l’Hérens est notamment élevée dans les Alpes entre la Suisse, l’Italie et la France. De petite taille, elle est reconnue pour ses combats de vaches, mais sans oublier que son premier atout est la production de lait.

Le cheptel suisse compte à peu près 6 200 animaux, dont 5 400 vaches et 181 taureaux sont enregistrés dans le livre généalogique. Les Alpes italiennes, et plus exactement le Val d’Aoste (Valais voisin), en possèdent le même nombre. Pour ce qui est des Alpes françaises, en 2005, on dénombrait à peine 350 vaches et 11 taureaux dans la région de Chamonix, au pied du Mont Blanc. Des combats de reines sont également organisés en Autriche avec une vache de même souche : la Tux-zillertal. 

C’est une espèce qui a de nombreuses vocations. La 1ère est de nature folklorique avec les combats de reines. La 2ème, c’est une race à vocation laitière qui produit 3 000 kg de lait très protéiné et une carcasse en veau ou en vache de réforme bien conforme. Sa viande est délicate et gustative, en partie due à son alimentation provenant des alpages. Le seuil de 3 000 kg de lait est un niveau limité, car les éleveurs souhaitent garder les qualités de combativité de leurs animaux. 

Les éleveurs aiment aussi sa gentillesse : entre 2 combats, les bêtes récupèrent leur caractère doux qui les rend si affectueuses pour leurs propriétaires. Sa robustesse en fait une excellente vache de montagne : c’est une très bonne marcheuse qui se dirige facilement dans les terrains accidentés. Cette espèce a gardé un caractère grégaire marqué qui permet une meilleure conduite des troupeaux sur les alpages où les importants troupeaux montrent une remarquable cohésion. Elle est également dotée d’un instinct maternel très développé et a peu de difficultés à mettre bas. Celui-ci a lieu essentiellement d’octobre à décembre, et un trimestre de janvier à avril, ce qui offre la perspective de pouvoir organiser des combats sur 2 saisons, printemps et automne. L’été en altitude est dédié à la production de lait et à l’élevage des veaux.

Le saviez-vous ?

Cette espèce est réputée pour ses combats de reines… En effet, les bovins de cette race sont pourvus d’un tempérament vif et belliqueux qui se traduit par la démonstration d’un cérémonial de domination exacerbée. En attestent les bagarres auxquelles se livrent naturellement les vaches lors de la mise à l’herbe, de la montée à l’alpage ou de la réunion de 2 troupeaux. Cette capacité est bien entendu à la base des affrontements de vaches qui se déroulent tous les printemps. 

En Valais, ces événements réunissent plus d’une centaine de têtes classées en plusieurs catégories selon l’âge et le poids. Ces combats sportifs mettent aux prises 2 vaches qui, l’une devant l’autre, front contre front, se jaugent jusqu’à ce que l’une d’elles se recule. Après de nombreux combats, l’une des concurrentes est proclamée “Reine” par le jury. 

De telles épreuves sont aussi réalisées dans le Val d’Aoste avec la race Castana et, depuis plusieurs années, en Haute-Savoie (dans la vallée de Chamonix). 

Après la nomination de la ” Reine ” lors de ces combats semi-dirigés, les vaches partent en transhumance et une toute nouvelle organisation hiérarchique spécifique à chaque cheptel se met en place spontanément parmi les bêtes dès les 1ers jours de l’été. 

La capacité de combat fait intégralement partie du patrimoine génétique de la race.

Découvrez un combat de reines dans un reportage de france 3 : 

https://www.youtube.com/watch?v=QLOERmmG0tA

Pour de plus amples informations sur la Hérens n’hésitez pas à visiter ce site :

En savoir + sur la Hérens