“Lait Passions”, c’est quoi ?

“Lait Passions” met en lumière des portraits inspirants d’hommes et de femmes en Auvergne-Rhône-Alpes et PACA qui partagent un amour commun : l’élevage et les produits laitiers.
Mais cette passion n’est pas leur seule raison d’être. À travers leurs interviews, découvrez comment ces agriculteurs et éleveurs équilibrent leur métier exigeant avec des passions vibrantes, parfois inattendues.
En brisant les clichés, “Lait Passions” souhaite montrer que l’élevage, loin d’être une contrainte insurmontable, peut s’intégrer à une vie riche et épanouissante. Une invitation pour les futurs éleveurs à envisager cette profession sous un nouveau jour, où travail et loisirs se conjuguent harmonieusement.

1/ Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Elsa Pivard, j’ai 29 ans, je vis à Dortan, petit village du Haut-Bugey, où je suis éleveuse de vaches laitières.
Fille d’agriculteurs, ce n’était pourtant pas mon rêve de reprendre la ferme, et j’ai d’abord fait des études à Lyon, Paris puis Berlin pour devenir ingénieure en statistique et économiste. Puis après un long voyage à la rencontre du monde rural des pays d’ex-URSS, je suis rentrée dans ma famille pour d’autres raisons, mais ça a été l’occasion pour moi de passer mon bac pro agricole et c’est devenu une évidence d’accompagner mon frère dans la reprise de la ferme familiale. Cela fait maintenant 3 ans que nous sommes installés, et nous avons développé un atelier de transformation sur la ferme où nous fabriquons… des glaces !

2/ Pouvez-vous nous parler de votre passion pour les échecs ?

Je joue aux échecs depuis que je suis toute petite. Une passion qui m’a été transmise par mon père, et j’ai même participé aux championnats du monde junior quand j’avais 10 ans.
Aujourd’hui, je joue à un niveau amateur, et j’aime autant les parties lentes, qui peuvent durer 5 heures, où j’oublie tous les soucis du quotidien, que les parties rapides, où il faut se dépêcher de construire un plan.
Je joue régulièrement à la maison avec des amis, et je fais quelques matchs en équipe le week-end.
Ce que j’aime dans ce jeu, c’est la stratégie, il faut avoir une vision, de la tactique, c’est très stimulant.
Et il y a aussi de la psychologie, on change sa façon de jouer selon l’adversaire.

3/ Comment conjuguez-vous votre travail et votre passion ?

Comme je l’ai dit, cette passion me vient de mon père, qui était éleveur laitier aussi, donc j’ai toujours eu ce modèle où l’on peut concilier la pratique du jeu avec le métier.
Quand on a décidé de s’installer avec mon frère, nous avions tous les deux l’expérience d’une vie où l’on a nos week-ends et des congés payés, et on s’est donné comme objectif de réussir à garder cela, en partie, certes. On s’organise donc pour nous rendre disponibles pour ce qui est important pour nous, que ce soit une vie sociale, les amis ou les passions.
C’est important pour moi de pouvoir continuer à jouer, car ce sont des moments où je m’évade complètement, les bruits extérieurs ne me dérangent plus, je suis concentrée sur mes 64 cases à chercher le meilleur coup. Et ça me ressource. C’est important pour mon équilibre et donc forcément c’est bénéfique pour ma pratique du métier.

4/ Que diriez-vous à une jeune qui souhaiterait exercer votre métier mais qui aurait peur de ne plus avoir de temps pour sa vie personnelle ?

Aux jeunes qui hésitent, je dirais qu’il ne faut pas avoir peur, c’est tout une question d’organisation. On inscrit le temps nécessaire à sa passion dans l’agenda, et on organise ses journées en fonction. Que l’on soit salarié ou associé, on peut toujours trouver une solution.